La viande de brousse ou « bushmeat » inclus une large variété d’espèces sauvages consommées comme nourriture.
Plus de 500 espèces sauvages sont commercialisées et consommées dans toute l’Océanie, l’Amérique du Sud, l’Asie du Sud et du Sud-Est et l’Afrique subsaharienne.

En Afrique centrale et occidentale, l’augmentation de la population et du commerce des zones rurales vers les zones urbaines, aggravée par l’absence d’un secteur national de la viande important, sont les principaux moteurs des niveaux de chasse. Le taux d’extraction annuel estimé dans le bassin du Congo est de 4,5 millions de tonnes par an. Morts ou vivants. Les marchés sont achalandés pour tout type de gout, pour tout type de choix!
La viande de brousse offre une possibilité accrue de transmission de plusieurs virus zoonoses des hôtes animaux aux humains, tels que le virus Ebola.
En République Démocratique du Congo, les primates sont l’une des espèces les plus touchées par ce trafic. Parmi eux les grands singes comme le gorille, le chimpanzé, le bonobo et les petits singes comme les cercopithèques et les mangabeys (certains sont endémiques à la RD Congo).

La République Démocratique du Congo, et comme dans la plupart des pays Africains, l’agriculture pourvoit les ressources nécessaires en calories. Cependant, la viande d’animaux sauvages (bushmeat), représente 80% de l’apport en protéines pour la population locale et joue un rôle important en terme de diversité diététique. Malheureusement, l’augmentation de la consommation de la viande de brousse dans les villes et à l’étranger et les pratiques de chasse plus efficaces ont poussé la capture d’animaux sauvages (dont les primates !) à des niveaux insoutenables.
Cette consommation persistante mène au dépeuplement des forets Africaines et génère également une ascendance continue des orphelins liées au trafic de la viande de brousse.

Ces tout petits deviennent le sous-produit du trafic de viande de brousse : ils sont soit engraissés pour être mangés plus tard ou alors ils sont vendus afin d’alimenter le commerce parallèle qui est celui de la vente d’espèces vivantes alimentant le trafic d’animaux exotiques de compagnie.

La pandémie (Covid19) était supposée réduire la consommation des produits sauvages dû aux restrictions du confinement. Malheureusement, il existe des évidences que la crise sanitaire n’a eu aucun impact dissuasif sur les braconniers et que le trafic des espèces sauvages a continué (primates, pangolins, éléphants, rhinocéros, etc.).

La chasse a également une forte signification culturelle en Afrique centrale. Elle est diversement associée à des rituels et des cérémonies, comme les cérémonies de circoncision au Gabon. On pense que certaines espèces chassées pour la viande de brousse ont des propriétés magiques ou médicinales qui augmentent leur valeur. À l’inverse, les tabous sur certains types de viande de brousse sont répandus dans certaines parties de l’Afrique centrale.
C’est ainsi que pour faire diminuer la consommation de ces espèces et stopper le trafic illégal de ces animaux, il est nécessaire de sensibiliser les populations locales quant à la protection de toutes ces espèces sauvages. L’éducation et la sensibilisation permettent de toucher le plus grand nombre (cf l’article sur l’éducation et la conservation à lire sur : https://jackchimpscongo.org/2022/05/04/education-et-conservation/).
L’extinction d’ne espèce est irréversible! La protection de ces espèces menacées et de toutes les autres est une affaire de TOUS !
Un avis sur « Le trafic de la viande de brousse – le meilleur moyen pour atteindre l’extinction »