En décembre 2023, Sula, un bébé lesula (Cercopithecus lomamiensis), espèce rare et endémique de la République Démocratique du Congo, a été confisquée à Lomé, au Togo. Elle se trouvait parmi 37 autres singes destinés à la Thaïlande. À peine âgée d’un an, Sula est arrivée dans un état déplorable à J.A.C.K. : malnutrie, infestée de parasites, et ayant besoin d’une attention constante.

Pendant plusieurs semaines, notre équipe de soigneurs s’est dévouée à rétablir la santé de Sula et de ses amis. Avec des soins intensifs, elle a finalement retrouvé assez de forces pour rejoindre un groupe de son espèce. Elle a été rapidement adoptée par Djonga, la plus grande femelle, qui veillait sur elle avec une affection maternelle, prenant soin de chaque besoin de Sula comme si c’était son propre bébé.

Malheureusement, malgré les soins apportés, Sula a montré des signes de fatigue, avait comme des migraines et son pelage manquait de l’éclat habituel. Notre équipe a donc décidé de la retirer du groupe pour l’observer de plus près. Heureusement, Sula s’est rapidement rétablie, retrouvant son appétit et une énergie débordante. Elle avait repris du poids, et tout semblait indiquer qu’elle était prête à rejoindre Djonga et le reste du groupe.
Nous étions optimistes, pensant que Sula allait prospérer avec Djonga. Cependant, un après-midi, Sula s’est soudainement allongée et ne s’est jamais relevée. Elle a commencé à avoir des convulsions toutes les 30 secondes, et malgré tous nos efforts pour la réanimer, elle ne réagissait plus à son environnement. Sula s’est éteinte dans nos bras, son dernier souffle tel un poignard pour tous ceux qui avaient pris soin d’elle.
L’autopsie a révélé la présence d’une tumeur à l’arrière de sa tête, vraisemblablement causée par un traumatisme crânien infligé par les braconniers lorsqu’ils l’ont capturée et arrachée à sa mère, tuée pour sa viande. Cette tumeur expliquait les moments de fatigue et vraisemblablement des maux de tête que Sula avait manifestés.
Le départ de Sula est un rappel poignant des conséquences tragiques de la cruauté humaine envers les animaux. Bien que son séjour parmi nous ait été bref, Sula a connu l’amour et les soins dont elle avait tant besoin. Djonga, sa maman de substitution, l’a entourée d’affection et de protection. Aujourd’hui, Sula repose en paix, libérée des souffrances infligées par les hommes.

Bon voyage, petite Sula. Ton départ nous bouleverse, car tu étais en bonne voie de guérison. La cruauté humaine t’avait condamnée dès ta capture, et nous sommes désolés pour tout ce que cela a causé à ton petit corps fragile. Repose en paix, et veille sur Djonga, Wata, et tous les autres amis avec qui tu as partagé de beaux moments. Ton souvenir restera gravé dans nos cœurs.